World Tour 2018 : Présentation des équipes

En 2017, la formation Sky a perdu sa couronne. La place de numéro un a échappé à l'équipe de Kwiato, à sa grande déception. Malgré le duo Michal Kwiatkowski / Chris Froome extrêmement performant et complémentaire, ainsi que la bonne forme de Zdenek Stybar et Marcel Kittel, les Britanniques ont reculé dans la hiérarchie. L'une des raisons ? Le net déficit sur les courses en division Continental Pro, où les résultats ont été très médiocres.

Le mercato a cherché à pallier cela. L'arrivée de Silvan Dillier n'est pas anodine. Celle de Jonathan Castroviejo non plus d'ailleurs. Si l'Espagnol sera cantonné au World Tour, ses talents de rouleur font de lui un atout de taille pour les contres-la-montre par équipes et pour épauler ses leaders en plaine, et même en montagne, dans les premiers contreforts des cols. De jeunes loups sont également arrivées, apportant fraîcheur et envie : Miles Scotson, Christopher Lawless, Owain Doull ou encore William Barta sont autant de nouveaux noms que de pépites porteuses d'espoir pour les prochaines années.

Concrètement, en 2018, Sky repart avec les mêmes ingrédients... à deux exceptions prêts : les départs notoires de Ian Stannard, brillant sur le dernier BinckBank Tour mais décevant le reste du temps, et surtout de Marcel Kittel, possible pourvoyeur de victoires et de points précieux. L'Allemand, attiré par les sirènes de Mitchelton-Scott, laisse Sky sans grand sprinteur. Kwiato le sait, il a pris un risque en laissant partir un tel spécialiste. Le bilan en fin de saison s'en ressentira-t-il ? Oui, possiblement, à moins que Michal Kwiatkowski et Chris Froome élèvent encore leur niveau déjà impressionnant.

On ne présente plus Michal Kwiatkowski ! Couvé par son manager, le Polonais a réalisé une saison 2017 brillante, apportant un nombre de points similaires à celui de son comparse Chris Froome. Plus que complet, très bon dans de nombreux domaines, il aura une fois de plus à coeur de briller un peu partout. Les Ardennaises lui font de l'oeil, les épreuves d'une semaine également. Si rien n'a encore fuité, le retrouver en chasseur d'étapes sur un Grand Tour, comme il l'a été brillamment lors de la dernière Vuelta, n'aurait rien de surprenant.

Sa bonne pointe de vitesse est un atout indéniable pour régler au sprint un petit groupe de puncheurs, dans le style de Julian Alaphilippe ou Alejandro Valverde. Et, pour couronner le tout, les pavés ne lui font pas peur. La grosse cote ? Voir Michal Kwiatkowski lever les bras sur le Tour des Flandres !

Jonathan Castroviejo aurait également pu prétendre à cette distinction. Mais Silvan Dillier symbolise parfaitement la volonté du Team Sky de palier certaines carences. Le Suisse vient en remplaçant direct de Ian Stannard, parti sous d'autres cieux. Et il n'y a presque que des avantages à cela : la jeunesse, la polyvalence et la possibilité de disputer des courses à l'échelon inférieur.

Libéré par la formation BMC Racing Team, Silvan Dillier est à l'aise sur les pavés et dispose d'aptitudes intéressantes pour les courses vallonnées et les contres-la-montre. Un équipier de luxe, notamment pour Zdenek Stybar, en plus d'être un électron libre sur certaines épreuves !

Les différents atouts, de 1 à 5 étoiles


Classement World Tour



Grands Tours



Ardennaises



Flandriennes



Sprints

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Notre mercato a été plutôt satisfaisant avec de belles individualités qui sont arrivées dans nos rangs. Je pense notamment à Kiryienka, Dillier et Castroviejo. Ces coureurs sont un beau renfort pour les courses par étapes et les classiques. On a su également rajeunir notre effectif, ce qui était l'un de nos objectifs, tout en gardant une certaine qualité. On retrouve quand même de très beaux noms comme Scotson, Doull, Hayter ou encore Mannion, Lawless, Fabbro et Davies. Globalement, le Team Sky est satisfait de ce mercato même si notre formation s'est affaiblit assez nettement au niveau des sprints. En effet, nous avons perdu Kittel, qui était notre pièce maîtresse des emballages finaux. Notre "grande déception" restera la perte de Ben O'Connor, grand espoir repéré par la Sky l'an passé, et qui est parti, certainement l'un de nos grands regrets.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

Pour la saison à venir, nous espérons revenir sur la plus haute marche du classement final. L'objectif est bien évidemment de faire mieux que l'an passé, où nous n'avions remporté aucune classique et aucun Grand Tour. Les Grands Tours et les classiques seront de nouveau nos grands objectifs de cette saison, notamment avec Froome, Kwiatkowski et Stybar. Au niveau des victoires, nous avons l'attention de dépasser la vingtaine pour la saison, comme l'an passé, et peut-être mieux si possible ! Notre plus grand souhait serait d'accrocher un Monument et l'un des Grands Tours.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Pour la lutte à la première place finale, je pense que Groupama-FDJ et Manzana-Postobon seront à nouveau de gros concurrents pour la gagne. Ce sont deux très bonnes formations, complètes, et qui seront compétitives tout du long de la saison, je n'en doute pas. Le mercato de ces formations n'a pas chamboulé l'effectif de celles-ci mais les a, pour moi, renforcé, comme l'arrivée de Valverde chez Manzana ou celles de jeunes prometteurs comme Sivakov chez Groupama.

Pour la montée, je pense que Lotto Soudal fais figure d'ultra favori. Son mercato l'a considérablement renforcé avec de très belles têtes d'affiche comme Fuglsang et Valgren ou encore Benoot ! Ensuite, ce sera une bataille serrée selon moi avec Trek-Segafredo, si son manager est assez actif, CCC Sprandi Polkowice qui était déjà bien placé l'an passé, Sport Vlaanderen avec un effectif belge très compétitif et la Movistar, qui voudra sûrement revenir à l’échelon World Tour. Wanty-Groupe Gobert pourrait également se mêler à la bagarre avec un effectif solide, notamment avec Kristoff.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Pour le maintien en World Tour, je pense que Once - Segafredo sera en difficulté car celle-ci a perdu tous ses coureurs compétitifs sur les tours, et se consacre plus aux Flandriennes, qui ne sont qu'une partie de la saison. AG2R La Mondiale sera peut-être en sursis selon les performances de ses leaders, ainsi que la Fundacion Euskadi, déjà à la limite l'an dernier.

Je voudrais souhaiter à tout les managers une bonne saison, plein de réussite et que les festivités commencent !

L'année 2018, c'est d'abord celle d'un changement de sponsor titre pour la formation allemande ! Exit Sunweb, trop désireux d'attirer des coureurs néerlandais, bienvenue à Montblanc et à Miele ! Le projet porté depuis maintenant plus d'un an par LoveSport prend forme. Contrairement à la dernière période des transferts, où un grand chambardement avait eu lieu, le mercato a cette fois-ci été plus calme. Une partie de l'effectif a été renouvelé, certes, mais par petites touches.

L'ossature reste la même : Tom Dumoulin mènera la danse et devrait apporter la majeure partie des points de l'équipe. A ses côtés, les fidèles Tony Martin, Stijn Vandenbergh et Daniel Moreno apporteront leur expérience tandis que les jeunes prodiges du pays essaieront d'apporter de premiers résultats convaincants. Après une saison 2017 moyenne, Emanuel Buchmann voudra montrer qu'il a passé un palier et qu'il peut lutter avec les meilleurs. Pour Nils Politt, Lennard Kämna ou encore Max Walscheid, ce sera peut-être encore un peu tôt. Quoi que...

Les changements ont surtout eu lieu concernant certains équipiers qui avaient plus ou moins donné satisfaction et qui ont préféré tenter leur chance sous un autre maillot. Ainsi, d'autres arrivent, et il est bien possible que Montblanc Miele y gagne au change ! Nikias Arndt jouera sa carte au sprint, en World Tour mais surtout en Continental Pro, tandis que Simon Geschke, Marcel Sieberg ou encore Bert De Backer viennent offrir une certaine polyvalence, entre qualités de puncheur, de rouleur ou de coureur de classiques flandriennes. Et si certains coureurs ont déjà la trentaine bien avancée, pas d'affolement, le tout jeune Max Kanter est déjà là à attendre son heure.

Il sera l'un des hommes à suivre, toutes équipes confondues, en 2018. Tom Dumoulin a toutes les cartes en main pour briller sur les différentes courses par étapes où il prendra le départ. Déjà excellent rouleur, parmi les meilleurs du monde dans la discipline, si ce n'est le meilleur, il a su étoffer sa palette pour également devenir un très solide grimpeur. Le Néerlandais n'a plus rien à envier aux autres escaladeurs des cimes. Et c'est cette polyvalence qui, sans aucun doute, devrait lui permettre de tirer Montblanc Miele vers le haut.

Si l'an dernier, des habitués tels que Vincenzo Nibali et Alberto Contador ont brillé sur trois semaines, il se pourrait bien qu'en 2018, Tom Dumoulin prenne le relai. Si l'époque où Rigoberto Uran apportait une Vuelta à Giant est déjà bien loin, en 2014 pour être exact, l'homme fort de la formation allemande est prêt à prendre le relai. Mais avant cela, d'autres défis l'attende, comme une éventuelle troisième victoire consécutive sur Tirreno-Adriatico.

A défaut d'avoir signé John Degenkolb, Marcel Kittel ou encore Maximilian Schachmann, Montblanc Miele a pu poursuivre l'accueil de talentueux coureurs du pays avec notamment la venue de Nikias Arndt. Chez AG2R La Mondiale, le sprinteur a été précieux sur le circuit Continental Pro en 2017, offrant deux succès à la formation française. Il devrait remplir les mêmes fonctions une année de plus. Certes un peu juste pour lutter face aux spécialistes de la dernière ligne droite, il devrait être tout de même très à l'aise lorsque la concurrence sera moindre.

Jouera-t-il le poisson-pilote de luxe pour Max Walscheid à l'occasion ? Rien n'est moins sûr. Également bon rouleur, à l'aise sur les prologues, il vient apporter un peu plus de densité à ce secteur, comptant déjà Tony Martin et Tom Dumoulin pour s'illustrer. Les contres-la-montre par équipes ne devraient plus être un problème pour Montblanc Miele. La principale question pour Nikias Arndt ? Aura-t-il plus ou moins de réussite, lui qui avait tourné plusieurs fois autour en peinant à concrétiser en 2017 ?

Les différents atouts, de 1 à 5 étoiles


Classement World Tour



Grands Tours



Ardennaises



Flandriennes



Sprints

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Cette période des transferts était particulière pour mon équipe puisqu'elle marquait l'arrivée de Montblanc et Miele comme nouveaux sponsors, à la place de Sunweb. Pour cela, plusieurs objectifs devaient être réalisés pour valider le changement, et nous avons réussi à les atteindre sans problème, permettant de gérer la suite des transferts plus sereinement.
Je suis satisfait de mon nouvel effectif, deux de mes priorités, Nikias Arndt et Simon Geschke, ont rejoint l'équipe et j'en suis ravi.
L'équipe a connu un léger vieillissement avec Sieberg, Schillinger, De Backer, Trofimov qui sont arrivés chez nous, mais un peu d'expérience ne fera pas de mal à mon avis.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

L'objectif majeur est de remporter le classement général d'un Grand Tour. Nous comptons évidemment sur Tom Dumoulin qui sera aligné sur le Giro ainsi que sur la Grande Boucle. Nous avons également fixer l'objectif de 15 victoires hors CN. Les championnats d'Allemagne sont une priorité, et gagner l'une des deux classiques allemandes serait formidable, mais ça me semble difficile.
En revanche j'ai tout mis en œuvre pour ne pas être transparent comme on l'avait été l'an dernier sur les classiques flandriennes, en épaulant mieux notre leader Stijn Vandenbergh. Sieberg et De Backer ont bien été recrutés pour cela. Faire un Top 10 sur une classique flandrienne serait pour moi un juste retour des choses, nous verrons bien.
Pour le classement, je ne me fais pas d'illusions, le Top 10 WorldTour serait bien, mais on sera autour de la douzième place à mon avis.
Enfin, l'objectif interne est d'arriver à bien figurer sans Tom Dumoulin, car le Graal du projet serait d'avoir une équipe 100% allemande, à condition qu'elle soit compétitive évidemment, et cela passera par des bonnes perfs de nos Allemands dès cette saison.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Je pense que Groupama - FDJ est aussi forte que l'année dernière et peut être de nouveau la première équipe World Tour, mais attention à Quick Step tout de même. Aussi, c'est personnel mais je trouve que Fortuneo a fait un très bon mercato - attention je vais m'enflammer - et un Top 5 au classement ne me surprendrait pas.
Lotto Soudal me semble favorite à la montée, derrière c'est très ouvert, Trek peut être un candidat sérieux si elle est un peu plus présente, tout comme la Movistar. Mais j'espère avoir des surprises à l'image de Sport Vlaanderen l'an dernier qui n'était pas passée loin de la montée !

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Once a quand même été affaibli par la retraite de Contador notamment, je sens hélas que ça va être compliqué pour le maintien, tout  comme Euskaltel qui a été sauvé de justesse l'an dernier ; peut-être que le changement de sponsor marquera un nouveau départ et une meilleure saison, c'est ce que je leur souhaite.
Je trouve personnellement que la Sky s'est affaiblie avec le départ de Kittel et n'ayant plus de sprinteurs de classe mondiale, je pense qu'ils finiront dans le ventre mou du classement, Froome et Kwiatkowski marqueront les points nécessaires. Grupo Exito, avec un effectif vieillissant, ne me semble pas non plus dans la meilleure des postures. Je souhaite tout de même le meilleur à chaque manager, hélas les descentes font partie du jeu.

Avant de débuter cette nouvelle saison, je tiens aussi à remercier tout le staff pour la super gestion de la ligue, entre les JDC, les transferts, les simulations, les classements, les animations en partie presse, vous faites un super boulot, bravo et merci !