[****] The Greek Project [FIN]

Dernière édition par LeSuisse le Sam 3 Sep 2016 - 12:36, édité 32 fois

Sommaire
1/ αρχή (commencement)
2/ διαπραγμάτευση (négociation)
3/ εγκαίνια (inauguration)
4/ Λουτράκι (Loutraki)
ALG

Circuit d'Alger
CRO

Istarsko Proljece (4 étapes)
RUS

Tour of Sochi (4 étapes)
5/ η σκιά (l'ombre)
CHI

Tour de Taïwan (6 étapes) - Partie 1 Partie 2
Le dernier défi de Pablo Urtasun (article)
ESP

Vuelta a la Rioja
Un bon mois pour les jeunes hellènes (article)
RUS

Memorial Oleg Dyachenko
RUS

Grand Prix Moscow
POL

CCC Tour
6/ Χαιρετίσματα από το Μπακού (Bons baisers de Baku)
(article) Gosse frappé pour une gourde
FRA

Rhône Alpes Isère Tour
POL

Baltyk Tour (1/2) (2/2 + mail)
BIE

GP Minsk + mail
POL

Tour de Malopolska (première victoire)!
7/ o πατριάρχης (le patriarche)
GRE

Championnats Nationaux ITT
GRE

Championnats Nationaux RR | Marinopoulos rejoint ANEK Lines
[Transferts] Zhupa signe
POL

Course de Solidarnosc et des champions olympoques
GRE

Tour of Hellas E1
[article] Bienvenuti Daniele Ratto

Résultats

Etape 1 / Tour de Malpolska - GRE

Georgios BOUGLAS
Championnat national / Grèce en ligne - GRE

Charalampos KASTRANTAS
Championnat national / Grèce c.l.m - GRE

Ioannis SPANOPOULOS
Championnat national / Bulgarie en ligne - BUL

Martin GRASHEV
Championnat national / Bulgarie c.l.m - BUL

Nikolay MIHAYLOV
En cours...

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25 août 2015, Héraklion, Grèce
1/ αρχή (commencement) - musique

« Le cyclisme grec n'est pas mort »
C'est l'affirmation qui m'avait entraîné et poussé dans ce projet un peu fou, terriblement rêveur, mais que j'espérais réalisable. Mieux, que je devais réaliser. Je ne pouvais accepter cette fatalité
« Le cyclisme grec n'est pas mort »
C'est la certitude que j'avais en sortant des bureaux d'ANEK Lines au Canée. Et qui promettait une aventure folle. J'étais plus fier d'être grec que jamais.

Le cyclisme, en Grèce, a toujours été un sport à part. Longtemps resté marginal, il a été popularisé par les exploits sur piste puis sur route de notre légende locale : Ιωάννης Ταμουρίδης, ou plus simplement Tamou'.
Grâce à son oeuvre, et son passage chez Euskaltel en 2013, le cyclisme grec a connu un développement rapide et continu. Principalement sur piste mais aussi sur route.

Bien-sûr, la fin brutale et inattendue de la formation SP Tableware avait fait très mal au petit monde du cyclisme grec fin 2014. Il ne méritait pas ça, lui qui était en plein boom. Il avait été coupé dans son élan. Mais c'était prévisible. Cette faillite n'était pas la première, les erreurs de la fédération s'ajoutaient à une longue liste. Sans parler de la crise économique et politique.
Et pourtant, le potentiel était là plus présent que jamais. Car le brave Tamou avait allumé l'étincelle. Et que celle-ci s'était propagé chez des dizaines, quinzaines de braves routiers – prometteurs – qui n'avaient pas hésité à quitter un pays qui ne pouvait rien leur amener pour vivre leur passion et se donner toutes les chances. Tzortzakis, Farantakis, Charalampos, Sakellarídis, Tamouridis même, ils étaient nombreux à faire vivre fièrement le cyclisme grec en 2015, première année sans équipe grecque de niveau continental.
Oui, ils avançaient dans l'ombre, les caméras désormais braquées vers la Colombie, l'Argentine ou l’Érythrée. Mais ils avançaient !

“C'est important que le drapeau grec soit présent sur le parcours des Championnats du monde. J'ai vraiment envie de porter notre drapeau et de rendre fière notre nation” avait déclaré en fin d'année Polychronis Tzortzakis, notre rayonnant champion national, au Pappas Post pour expliquer pourquoi malgré le refus de la fédération il avait levé des fonds avec un but simple : s'envoler vers Richmond pour prendre part aux championnats du monde.
En quelques jours à peine, plusieurs milliers d'euros provenant surtout de la diaspora en Amérique avaient permis cet exploit. Le message était simple et pourtant tellement beau : la fierté de représenter la Grèce plus forte que la crise.

[****] The Greek Project [FIN] Strofi1

la terrasse du Strofi à Athènes lorsque que nous l'avons quitté vers 23 heures, capturée depuis
mon téléphone portable.

Le projet de Periklís m'avait séduit et rapidement je l'avais porté avec plus d'enthousiasme que ce que je pensais possible. Monter une équipe grecque solide, basée sur les acquis de l'ère Tamouridis, pour permettre au cyclisme grec de respirer à l'air libre. J'avais rapidement convaincu à mon tour le président du club cycliste Talos (meilleure équipe du pays dont je suis le secrétaire) et nous étions partis !
Un repas bien arrosé au Strofi dans la capitale à la mi-juillet avait achevé de nous convaincre que ce fantasme pourrait bien devenir une réalité.
Autour la table : Ioannis Tamouridis (que je ne présente plus et avait répondu à l'appel avec enthousiasme débordant), mon grand ami Vasílis Anastópoulos (LE meilleur entraîneur de Grèce et reconnu dans toute l'Europe) et Periklís Ilías (seul champion du monde de cyclisme de l'histoire grecque). Miracle : nous convergions vers le même projet. C'est la nappe blanche de notre table qui avait accueilli les balbutiements du Greek Project.

Il manquait beaucoup de choses, et notre motivation des débuts allait bientôt laisser place à des journées entières de téléphones, de tableaux exel et de recherches. Quelques mégots écrasés sur le muret du jardin pour moi - ce qui énervait au plus haut point Ophélie -, quelques cheveux en moins pour Periklís.
Des obstacles, à la pelle, se dressaient sur notre chemin.
Il fallait les coureurs, les autorisations, un staff, réorganiser le club, trouver des contacts, parler à la fédération. Et surtout : il fallait les fonds, un sponsor. Sans cela rien n'était possible et notre projet une utopie pour rêveurs. Facile à dire mais un chemin de croix dans ma belle Hellène meurtrie par la dette et les crises.

A ce moment deux atouts allaient faire basculer définitivement la balle dans notre camps.
Deux patriotes,
Deux joyaux.
Polychronis et Stelios.

Joanito85 Messages : 2923 Date d'inscription : 31/08/2015 Age : 38

J'ai qu'un mot à dire (vu que tu sais déjà ce que j'en pense) :
Tamou

Jolie introduction, ça donne envie ! Bonne chance pour relancer le cyclisme grec par ce grand projet de construction d'une équipe du cru Very Happy

Très belle intro ça sent le renouveau du cyclisme grec Smile

J'avoue j'ai prié quand j'ai lu ton récit
Je suis déjà fan une équipe de Geeks, républicain, et qui bouffe du tzatziki :dehors:

**betancur214** Messages : 40370 Date d'inscription : 24/02/2014 Age : 25

Très bonne intro et très beau projet ! GRE

Vivement la suite Razz

**Cheng Ji** Messages : 46018 Date d'inscription : 30/07/2014 Age : 29

Enfin lu

Premier commentaire : Musique

Ensuite... :bave:

Très belle introduction, avec un projet amené petit à petit et il est facile de suivre le processus suivi pour la naissance de ce projet grec

Ca me fait vraiment plaisir de pouvoir suivre un de tes récits dès le début en plus, je me sentirai beaucoup moins "perdu" Cool

Bon, pas contre, désolé, mais Tamouridis est basque depuis qu'il a roulé pour Euskaltel. Physiquement, il ne peut plus être grec :hap:

Plus sérieusement, bon courage pour ce nouveau récit et j'ai hâte d'en savoir plus sur les coureurs qui vont constituer cette formation Wink

@lecteurs:

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La Canée... magnifique lieu pour entamer les hostilités

25 août 2015, Héraklion, Grèce
2/ διαπραγμάτευση (négociation)

« - Ecoutez, monsieur Nikolau, il faut que vous compreniez bien ma situation et l'objectif d'Anek Lines. Nous sommes bien sûr très motivé et intéressé par votre projet. Depuis de nombreuses années, l'entreprise s'engage dans ce type de soutien à la culture et au sport de Grèce et plus précisément de Crète.

Il s'était arrêté un instant pour marquer une pause, puis avait repris :

- Et la réussite d'un local comme Tzortzakis nous fait énormément plaisir, tout comme la renommée d'un athlète comme Tamouridis. Mais vous devez bien comprendre que nous avons des objectifs financiers. Et, votre plan qui appuie fortement sur cet aspect pour me convaincre, vous en conviendrez monsieur Nikolau, ce plan il nécessite que nous ayons une certaine... comment dire... visibilité. Et pour Anek Lines, les objectifs de développement passent par l'étranger. Vous nous demandez une somme d'argent non négligeable, connaissant les temps qui courent aujourd'hui ici. Et pour nous la Grèce n'est pas un marché principal pour développer la compagnie. »

J'avais compris, autant aller droit au but tout de suite.

« - Parfait, compris. Que voulez-vous exactement ? »
« - Au niveau de l'équipe, ce que vous m'avez indiqué me plaît beaucoup. Les noms, l'idée, c'est une belle chose. Mais nous avons d'autres marchés où Anek Lines veut se développer. En premier lieu, la Bulgarie. En deuxième lieu, le reste de l'Europe du sud.

Une brève pause lui donna l'occasion de boire le reste de son verre d'eau gazeuse. Pitié, n'envoie pas loin tout notre projet...

Nous voulons au moins trois coureurs, c'est selon moi un bon compromis, mais ayant un certain niveau dans ce genre de pays. Des leaders quoi. Deux bons bulgares à mettre en avant et un espagnol, ou italien, ou portugais enfin à vous de voir. Cela vous laisse une bonne marge de manœuvre et puis je suis sûr qu'ils pourront remonter le niveau de l'équipe n'est ce pas ? Haha ! »

A ce moment là, je ne sais pas s'il voulait que je rie. Mais je ne l'ai pas fait. J'étais de toute façon plongé dans mes réflexions car cela modifiait quand même considérablement mon plan. Nerveusement, je prenais quelques notes sur le bloc de mon ancienne société.

« - Enfin, voilà, c'est comme ça que nous voulons fonctionner avec en plus ce que je vous ai dis sur la publicité, notamment avec les coureurs. On vous donne un budget pour le voyage, un budget pour les salaires, un budget de base pour le reste. Et vous respectez les conditions. J'attends une réponse dans deux semaines au maximum, ensuite ce sera trop tard. Avec les noms et une présentation de vos choix, histoire que je puisse les présenter à ma direction sans tarder. Ma secrétaire vous enverra un résumé en bonne forme de ce que nous avons dit. Puis, en se levant et en me raccompagnant à la sortie : Monieur Nikolau c'est un plaisir. »

Cette réunion avec ANEK Lines était une avancée non négligeable dans notre projet. Entreprise sérieuse, leur projet de sponsoring le semblait tout autant. Bien-sûr ils avaient des ambitions un peu différentes des nôtres mais si cela permettait de faire voir le jour à notre projet grec... et bien pourquoi pas après tout ? Les bulgares sont nos voisins, les italiens aussi. Sans parler des espagnols, toujours très liés avec l'histoire récente du cyclisme grec. Après avoir flâné - par plaisir et pour me changer les idées - quelques heures dans les rues de Chania (La Canée en français) avec ma charmante femme qui a accepté de m'accompagner pour l'occasion, j'ai ensuite contacté mes compères et nos premiers cyclistes pour un brainstorming par skype. Histoire de choisir, tous ensemble, une voie.

Autour de Tamouridis comme premier coureur, guide et leader, le projet avait pris un peu de consistance avec deux signatures assez rapides : notre champion national, le fier Polychronis Tzortzakis, et le plus jeune Charalampos Kastrantas. Tous deux sont cette saison coureur dans un club français et ont accueilli avec enthousiasme un possible retour au pays natal. Les frères Bouglas, contactés par Tamou et Vasílis, avaient aussi dit un énorme oui et semblaient plus enthousiastes que jamais après un an sans vraie équipe. Spanopoulos, que je connaissais bien, me demandait plus de garanties car il était « en contact avec une conti belge ». Même chose pour le jeune espoir Farantakis qui semblait être « proche de Sojasun U23 » et, malgré son envie de rentrer à la maison, ne voulait pas compromettre son avenir dans le vélo en mettant le pied dans un projet voué à l'échec.

Des Pegasus ou Alonso ont déjà coûté une carrière à de nombreux coureurs et échoués lamentablement avec pourtant des moyens humains et financiers mille fois supérieurs à nous. Alors oui, c'était risqué. Un seul échec personnel : Neófytos Sakellarídis. Un super rouleur, et un gars en or. Mais il privilégie maintenant les études, après l'échec de SP Tableware, et étudie le droit à l'université de Copenhague. Coureur dans la petite équipe locale IBT, il garde la forme mais ne peut pas tout quitter maintenant. Il est intéressé, mais pas tout de suite.

Sur Skype, Anek Lines est vite accepté comme sponsor. Car d'une part il n'y a rien de mieux, voir rien du tout. Et de l'autre car ces conditions ne sont pas si mauvaises en soit et peu restrictives. « Je connais un gars qui peut nous aider, en Bulgarie » explique l’aîné des Bouglas sur Skype. « J'ai couru avec lui il y a quelques années, chez Kastro. Je sais pas s'il court encore mais il a des contacts et lui-même est un super gars ». On avance. Tamou ensuite, qui nous parle de ses liens restés privilégiés avec le pays basque et l'Espagne. « J'ai un ancien coéquipier qui pourrait correspondre. Il faut que je lui envoie un mail demain, il devrait être intéressé. Un bon gars, sympa et impliqué, qui possède vraiment de l'expérience et pourra aider les jeunes. Puis je connais un mécano aussi, un ancien d'Euskaltel. Il est top ». Parfait. Charalampos veut contacter Ioannidis. On à droit à douze coureurs, l'effectif prend forme. Vasílis me presse, et me demande de contacter Anek Lines dès la fin de la semaine. Normalement, nous serons fixés mi septembre.

Des idées de qui sont les fameux coureurs (mystères) ?

Joanito85 Messages : 2923 Date d'inscription : 31/08/2015 Age : 38

On joue au coureur mystère ici aussi ??
Quel présentation, quelle narration, ...
Un futur très grand (récit et réciteur

). Bravo petit suisse, tu passes un cap avec ce récit

Encore un excellent nouveau chapitre, bien écrit

Pourquoi pas Urtasun pour le coureur venant du Pays-Basque, il a lui aussi souffert de la fin d'Euskaltel. Le Bulgare ça serait pas Gabrovski le fameux ?

Très agréable à lire encore une fois Smile

J'ai le même avis que Nauti je vois bien Urtasun.

**Cheng Ji** Messages : 46018 Date d'inscription : 30/07/2014 Age : 29

"brainstorming par skype", merci de m'avoir rappelé mon quotidien Neutral

Toujours très sympa à lire

Bon, même si je n'y connais rien au cyclisme grec, les noms annoncés ont l'air prometteur, c'est déjà un bon début. Et puis de toute façon, il y a Tamouridis donc ça ne peut qu'être prometteur, suis-je bête Rolling Eyes

Bonne idée de te garder un coureur à bon potentiel à recruter plus tard, plutôt que de directement avoir tous les Grecs du jeu Wink

Bon, en Bulgares, j'en connais un rayon, recrute Gabrovski, il est bon $sifflement l\\'air$
Pour le coureur mystère espagnol, j'aimerai bien Txurruka. Qu'il ne soit pas chez Orica pour rien cette année

**betancur214** Messages : 40370 Date d'inscription : 24/02/2014 Age : 25

C'est excellent et juste parfait. Un plaisir à lire ! Smile

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CHAPITRE 1/ αρχή (commencement)

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